Délits de Menace et d’Insulte en Droit Pénal Turc

Cet article traite des informations de base sur les délits de menace et d’insulte, souvent commis ensemble, tels que réglementés dans le Code pénal turc, ainsi que des situations juridiques qui se produisent lorsque ces délits sont commis conjointement. Le contenu couvre la définition, les éléments, les circonstances aggravantes, les motifs de justification, les circonstances affectant la culpabilité, les tentatives et la participation, les dispositions de concours, ainsi que les procédures d’enquête et de poursuite pour les deux délits.

Quelle est la valeur juridique protégée par le délit de menace en droit turc ?

La valeur juridique protégée par le délit de menace est la liberté de décision et d’action des personnes. L’acte de menace limite la liberté de la victime de former sa volonté comme elle le souhaite et d’agir selon cette volonté en perturbant sa paix intérieure et en endommageant son sentiment de sécurité. Pour cette raison, le Code pénal turc n° 5237 a sanctionné l’acte de menace dans la section des “Délits contre la liberté” et a protégé la liberté des personnes de prendre des décisions et d’agir volontairement.

Quel est l’élément matériel du délit de menace ?

L’élément matériel du délit de menace est de menacer une autre personne en faisant référence à une attaque contre sa vie, son intégrité physique ou sexuelle ou celle de ses proches, ou de menacer en faisant référence à causer un grand préjudice à son patrimoine ou à faire un autre mal.

Il n’est pas important que l’attaque, le préjudice ou le mal qui fait l’objet de la menace se réalise ou non, ou que l’auteur le veuille réellement ou non. Ce qui importe, c’est que la victime ait la conviction que l’auteur commettra le mal qu’il a annoncé.

Quel est l’élément moral du délit de menace ?

L’élément moral du délit de menace est l’intention. Le délit de menace ne peut être commis que sciemment et volontairement par l’auteur. Pour que le délit de menace puisse se former, il suffit que l’auteur agisse intentionnellement. Il n’est pas nécessaire que l’auteur agisse avec un mobile ou une préméditation particulière.

Bien que la Cour de cassation ait rendu des décisions dans certains de ses anciens arrêts indiquant que l’élément de préméditation était nécessaire pour pouvoir parler de délit de menace, dans ses arrêts récents, elle a rendu des décisions indiquant que même des paroles prononcées sous le coup de la colère pouvaient constituer un délit de menace, et qu’aucune préméditation supplémentaire ne serait recherchée.

Quelles sont les circonstances aggravantes du délit de menace en Turquie ?

Les circonstances aggravantes du délit de menace sont réglementées à l’alinéa 2 de l’article 106 du Code pénal turc. Selon cela, les circonstances aggravantes du délit de menace sont les suivantes :

a) La menace commise avec une arme,

b) La menace commise en se rendant méconnaissable,

c) La menace commise par lettre anonyme,

d) La menace commise avec des signes spéciaux,

e) La menace commise conjointement par plusieurs personnes,

f) La menace commise en profitant de la force intimidante créée par des organisations criminelles existantes ou supposées.

La tentative est-elle possible dans le délit de menace ?

Le délit de menace étant un délit de danger abstrait, il se forme en principe par l’achèvement des actes d’exécution. Cependant, si la notification de menace est faite par divers moyens comme une lettre envoyée par la poste et que la notification n’a pas atteint la connaissance du destinataire, la tentative pourra être en question car les actes d’exécution n’ont pas été achevés.

Dans les actes de menace basés sur la parole et le comportement, le délit de menace sera constitué dès que la parole est prononcée et que le comportement est formellement compris. Car le délit de menace est également un délit de pure action. Par conséquent, dans de nombreux cas, la tentative de délit de menace ne sera pas possible.

La participation est-elle possible dans le délit de menace ?

Le délit de menace ne présente aucune particularité en termes de dispositions de participation. Toute forme de participation est possible dans le délit de menace. Le point important ici est que la commission du délit de menace conjointement par plusieurs personnes constituera une circonstance aggravante du délit. Dans le cas où le délit de menace est commis par la transmission des expressions menaçantes à la victime par une tierce personne, la responsabilité de la personne qui transmet sera déterminée selon les caractéristiques concrètes de chaque événement.

Comment les dispositions de concours sont-elles appliquées dans le délit de menace ?

Les dispositions de concours dans le délit de menace sont appliquées comme suit :

Les dispositions de délit en chaîne s’appliquent lorsque l’auteur menace la même personne plusieurs fois à différents moments avec la même décision de commettre un délit.

Le concours idéal de même nature s’applique lorsque l’auteur menace différentes victimes en même temps.

Le concours idéal de nature différente s’applique lorsqu’un seul acte commet à la fois le délit de menace et un autre délit.

De plus, une règle de concours spéciale est réglementée à l’article 106/3 du Code pénal turc. Selon cela, en cas de commission des délits d’homicide volontaire, de blessure volontaire ou de dommage aux biens dans le but de menace, une peine sera également prononcée pour ces délits.

Quels sont les motifs de justification dans le délit de menace ?

Les motifs de justification dans le délit de menace sont les motifs de justification généraux réglementés dans le Code pénal turc.

Ce sont : l’accomplissement d’un devoir (art. 24/1), la légitime défense (art. 25/1), l’exercice d’un droit (art. 26/1) et le consentement de l’intéressé (art. 26/2).

Si l’acte de menace de l’auteur entre dans l’un de ces cas, la menace faite n’étant pas illégale, elle ne constitue pas un délit et n’est donc pas punissable. Par exemple, le fait de pointer une arme depuis la fenêtre en disant “Va-t’en d’ici sinon je te tire dessus !” à quelqu’un qui veut entrer de force dans sa maison et l’attaquer pourra être considéré comme de la légitime défense si les autres conditions sont également réunies.

Quelles sont les circonstances affectant la culpabilité dans le délit de menace ?

Les circonstances affectant la culpabilité dans le délit de menace sont les suivantes : L’exécution d’un ordre illégal mais contraignant, l’état de nécessité, l’affectation de la capacité de volonté de la personne en raison de la contrainte ou de la menace, et la provocation injuste. Par exemple, si une personne commet le délit de menace pour protéger un droit appartenant à elle-même ou à autrui face à un danger grave et certain qu’elle n’a pas causé sciemment, elle ne sera pas punie. Car la personne qui menace n’est pas coupable en raison de son état de nécessité.

Quelle est la valeur juridique protégée par le délit d’insulte en droit turc ?

La valeur juridique protégée par le délit d’insulte est les valeurs morales des personnes relatives à l’honneur, la dignité et la réputation. Avec ce type de délit, l’honneur, le respect et la valeur des individus vivant dans la société sont placés sous protection juridique. La réputation des personnes dans la société, leur respect et leur valeur aux yeux des autres personnes sont protégés.

Quel est l’élément matériel du délit d’insulte ?

L’élément matériel du délit d’insulte est d’attaquer l’honneur, la dignité et le respect d’une personne en lui attribuant un fait ou un acte concret susceptible de blesser son honneur, sa dignité et son respect, ou en l’injuriant.

Pour que le délit soit constitué, il faut que la victime soit informée de cette attaque. L’acte d’insulte peut être réalisé en présence de la victime, ou bien en l’absence de la victime mais en communiquant avec au moins trois personnes. De plus, le contenu de l’acte d’insulte doit être sous forme d’attribution d’un fait ou d’un acte concret ou d’injure.

Quel est l’élément moral du délit d’insulte ?

L’élément moral du délit d’insulte est l’intention.

L’auteur doit savoir et vouloir qu’il attribue un fait ou un acte concret susceptible de blesser l’honneur, la dignité et le respect de la victime ou qu’il réalise l’acte d’injure. Dans le délit d’insulte, l’intention générale est suffisante et aucune intention spéciale n’est recherchée. Il n’est pas nécessaire que l’auteur agisse dans le but de blesser l’honneur, la dignité et le respect de la victime. Cependant, l’auteur doit prévoir que les paroles qu’il dit ou les gestes qu’il fait peuvent blesser l’honneur, la dignité et le respect de l’interlocuteur.

Quelles sont les circonstances aggravantes du délit d’insulte ?

Les circonstances aggravantes du délit d’insulte sont réglementées aux alinéas 3 et 4 de l’article 125 du Code pénal turc. Selon cela, les circonstances aggravantes du délit d’insulte sont les suivantes :

a) Être commis contre un fonctionnaire public en raison de ses fonctions,

b) Être commis en raison de l’expression, du changement ou de la tentative de diffusion de ses croyances, pensées et opinions religieuses, politiques, sociales, philosophiques, ou en raison de son comportement conforme aux préceptes et interdictions de la religion à laquelle il appartient,

c) Être commis en faisant référence à des valeurs considérées comme sacrées selon la religion à laquelle la personne appartient,

d) L’insulte en l’absence de la personne étant commise publiquement.

e) De plus, le fait que l’insulte soit commise par un message sonore, écrit ou visuel est également réglementé comme une circonstance aggravante.

Quels sont les motifs de justification dans le délit d’insulte ?

Les motifs de justification dans le délit d’insulte sont : l’accomplissement d’un devoir, l’exercice d’un droit et le consentement de l’intéressé. De plus, le droit de preuve réglementé à l’article 127 du Code pénal turc est également un motif de justification. Selon cela, si le fait attribué et constituant un délit est prouvé, la personne n’est pas punie. Dans le cas où ce fait aurait été commis contre un fonctionnaire public en raison de ses fonctions, l’acceptation de la demande de preuve est soumise à la condition que le fait attribué soit relatif à une question pour laquelle la voie judiciaire est ouverte pour comprendre si le fait allégué est vrai ou non. Dans le cas où une personne est insultée en mentionnant son fait prouvé, une peine est prononcée.

Pour l’exprimer de manière plus compréhensible ;

  • Si vous dites à quelqu’un qu’il a fait quelque chose qui est considéré comme un crime et que c’est vrai, vous ne serez pas puni pour délit d’insulte. Par exemple, si vous dites à quelqu’un ‘Tu as volé‘ et que vous pouvez prouver que cette personne a vraiment volé, vous ne serez pas puni pour délit d’insulte. Cependant, même si le crime de la personne est prouvé, si on l’insulte à travers ce crime, on sera puni. Par exemple, une expression comme “Voilà le voleur !” dans le but d’humilier quelqu’un dont le crime de vol est confirmé sera punie.
  • Si vous faites une accusation liée à ses fonctions à un fonctionnaire public, il faut que cette accusation puisse être examinée au tribunal pour voir si elle est vraie ou non. Par exemple, si vous dites à un policier ‘Tu as accepté un pot-de-vin‘, il faut que cette allégation soit une allégation concrète qui puisse être examinée au tribunal.

La tentative est-elle possible dans le délit d’insulte ?

La tentative est possible dans le délit d’insulte. Dans le cas où l’insulte est commise en l’absence de la victime mais en communiquant avec au moins trois personnes, si cette communication ne se réalise pas pour des raisons indépendantes de la volonté de l’auteur, il peut y avoir tentative. Par exemple, si l’auteur écrit une lettre contenant une insulte à la victime et l’envoie par la poste, mais que la lettre se perd à la poste ou est envoyée à la mauvaise adresse, il y aura tentative. Cependant, dans le cas où l’insulte est commise directement en présence de la victime, la tentative n’est pas possible.

La participation est-elle possible dans le délit d’insulte ?

La participation est possible dans le délit d’insulte. Le délit d’insulte est l’un des délits qui ne présentent pas de particularité en termes de participation. Pour cette raison, toute forme de participation au délit est possible. Par exemple, la participation sous forme d’incitation ou d’aide pour qu’une personne insulte une autre personne est possible. De plus, dans le cas où plusieurs personnes insultent ensemble, il y aura coaction. Par exemple, dans le cas où deux personnes prononcent ensemble des paroles insultantes envers une autre personne, les deux auteurs seront tenus responsables en tant que coauteurs.

Comment les dispositions de concours sont-elles appliquées dans le délit d’insulte ?

Les dispositions de concours dans le délit d’insulte sont appliquées comme suit : Les dispositions de délit en chaîne s’appliquent lorsque l’auteur insulte la même personne plusieurs fois à différents moments.

Le concours idéal de même nature s’applique lorsque l’auteur insulte plusieurs personnes avec un seul acte.

Le concours idéal de nature différente s’applique lorsqu’un seul acte commet à la fois l’insulte et un autre délit.

Par exemple, dans le cas où l’auteur prononce des paroles contenant à la fois une insulte et une menace envers la victime, les dispositions de concours idéal de nature différente sont appliquées et l’auteur est puni pour le délit nécessitant la peine la plus lourde.

Quelle est la procédure d’enquête et de poursuite du délit d’insulte ?

L’enquête et la poursuite du délit d’insulte sont soumises à plainte. C’est-à-dire que si la victime ne porte pas plainte dans les 6 mois à compter de la date à laquelle elle a appris la commission du délit, l’enquête et la poursuite ne peuvent pas être effectuées. Cependant, l’enquête et la poursuite du délit d’insulte commis contre un fonctionnaire public en raison de ses fonctions ne sont pas soumises à plainte, elles sont effectuées d’office. Le délit d’insulte au Président de la République est également enquêté et poursuivi d’office sans qu’une plainte soit nécessaire.

Quelles sont les différences entre les délits d’insulte et de menace ?

Les principales différences entre les délits d’insulte et de menace sont les suivantes :

  1. Valeur juridique protégée : Le délit d’insulte protège l’honneur et la dignité des personnes, tandis que le délit de menace protège la liberté de volonté et d’action des personnes.
  2. Acte : Dans le délit d’insulte, on prononce des paroles ou on adopte des comportements susceptibles de blesser l’honneur, la dignité et le respect d’une personne, tandis que dans le délit de menace, on annonce à une personne qu’on lui causera un préjudice dans le futur.
  3. Élément moral : Les deux délits peuvent être commis intentionnellement, mais dans le délit de menace, le but de l’auteur est d’effrayer ou d’inquiéter la victime, tandis que dans le délit d’insulte, un tel but n’est pas recherché.
  4. Plainte : Le délit d’insulte est généralement soumis à plainte, tandis que la forme de base du délit de menace est poursuivie d’office.
  5. Peine : Les peines des deux délits sont différentes et la peine du délit de menace est généralement plus lourde.

Quelle situation juridique se produit lorsque les délits de menace et d’insulte sont commis par le même acte ?

Dans le cas où les délits de menace et d’insulte sont commis par le même acte, les dispositions de concours idéal de nature différente réglementées à l’article 44 du Code pénal turc s’appliquent. Dans ce cas, l’auteur a causé la formation de plusieurs délits différents avec l’acte qu’il a commis. Le législateur a prévu que dans de telles situations, l’auteur soit puni pour le délit nécessitant la peine la plus lourde. Par conséquent, en comparant les peines des délits de menace et d’insulte, un jugement est rendu contre l’auteur pour le délit nécessitant la peine la plus lourde.

Cependant, on considère que les deux délits sont constitués mais la peine n’est donnée que pour le délit le plus grave.

Comment se déroule le jugement lorsque des paroles menaçantes constituent également une insulte ?

Dans le cas où des paroles menaçantes constituent également une insulte, on évalue d’abord séparément si les éléments des deux délits sont constitués. Si les éléments des délits de menace et d’insulte sont tous deux constitués, les dispositions de concours idéal de nature différente s’appliquent. Pendant le jugement, les preuves sont recueillies et évaluées pour les deux délits. Cependant, au stade du jugement, la peine est donnée pour le délit nécessitant la peine la plus lourde. Par exemple, une expression comme “Je vais te tuer, espèce de sans honneur !” contient à la fois une menace et une insulte. Dans ce cas, le juge constate que les deux délits sont constitués mais donne la peine pour le délit le plus grave.

Comment sont évaluées les circonstances aggravantes des délits lorsque les délits de menace et d’insulte sont commis ensemble ?

Lorsque les délits de menace et d’insulte sont commis ensemble et par le même acte, on évalue séparément si les circonstances aggravantes de chaque délit sont constituées. Si les circonstances aggravantes des deux délits sont en question, la détermination de la peine est faite en tenant compte de ces circonstances aggravantes. Par exemple, dans le cas où à la fois une menace et une insulte sont faites à un fonctionnaire public en raison de ses fonctions, les circonstances aggravantes des deux délits sont constituées. Dans ce cas, en comparant les peines relatives aux circonstances aggravantes, le jugement est rendu pour le délit nécessitant la peine la plus lourde.

Comment la plainte de la victime est-elle évaluée lorsque les délits de menace et d’insulte sont commis ensemble ?

Lorsque les délits de menace et d’insulte sont commis ensemble, les conditions d’enquête et de poursuite de chaque délit sont évaluées séparément. Alors que la forme de base du délit de menace est poursuivie d’office, le délit d’insulte est généralement soumis à plainte. Dans ce cas, même sans la plainte de la victime, une enquête et une poursuite peuvent être menées pour le délit de menace. Cependant, pour pouvoir procéder pour le délit d’insulte, la plainte de la victime est nécessaire.

Si la victime ne porte plainte que pour le délit de menace, aucune poursuite ne peut être menée pour le délit d’insulte. Mais comme les dispositions de concours idéal de nature différente seront appliquées, le jugement sera quand même rendu pour le délit nécessitant la peine la plus lourde contre l’auteur.

Comment le délai de prescription est-il calculé lorsque les délits de menace et d’insulte sont commis ensemble ?

Lorsque les délits de menace et d’insulte sont commis ensemble et par le même acte, comme les dispositions de concours idéal de nature différente seront appliquées, le délai de prescription est déterminé selon le délit nécessitant la peine la plus lourde. Selon l’article 66 du Code pénal turc, les délais de prescription de l’action publique sont déterminés selon la limite supérieure de la peine prévue par la loi pour le délit. Par conséquent, en comparant les peines des délits de menace et d’insulte, le délai de prescription du délit nécessitant la peine la plus lourde est pris comme base.

Quelle est la peine pour la forme de base du délit d’insulte ?

La peine prévue pour la forme de base du délit d’insulte est, selon l’alinéa 1 de l’article 125 du Code pénal turc, une peine d’emprisonnement de trois mois à deux ans ou une amende judiciaire. Cette peine est donnée à la personne qui attribue à quelqu’un un fait ou un acte concret susceptible de blesser son honneur, sa dignité et son respect ou qui attaque l’honneur, la dignité et le respect de quelqu’un en l’injuriant. Le juge peut choisir entre la peine d’emprisonnement ou l’amende judiciaire selon les particularités du cas concret.

Quelle est la peine pour la forme de base du délit de menace ?

La peine prévue pour la forme de base du délit de menace est, selon l’alinéa 1 de l’article 106 du Code pénal turc, une peine d’emprisonnement de six mois à deux ans. Cette peine est donnée à la personne qui menace quelqu’un en faisant référence à une attaque qu’elle réalisera contre sa vie, son intégrité physique ou sexuelle ou celle de ses proches. Cependant, selon la disposition ajoutée par la modification du 12/5/2022, si ce délit est commis contre une femme, la limite inférieure de la peine ne peut pas être inférieure à neuf mois. C’est-à-dire que pour les délits de menace commis contre une femme, le juge prendra comme base neuf mois comme limite inférieure lors de la détermination de la peine.

Comment les peines sont-elles déterminées dans les circonstances aggravantes des délits d’insulte et de menace ?

Les circonstances aggravantes du délit d’insulte sont réglementées à l’alinéa 3 de l’article 125 du Code pénal turc. Dans ces cas, la limite inférieure de la peine ne peut pas être inférieure à un an. Par exemple, si le délit d’insulte est commis contre un fonctionnaire public en raison de ses fonctions, la limite inférieure de la peine à donner sera d’un an.

Les circonstances aggravantes du délit de menace sont réglementées à l’alinéa 2 de l’article 106 du Code pénal turc. Dans ces cas, l’auteur est condamné à une peine d’emprisonnement de deux à cinq ans. Par exemple, si la menace est commise avec une arme, la peine à donner sera une peine d’emprisonnement de deux à cinq ans.

Comment la peine est-elle déterminée lorsque le délit d’insulte est commis publiquement ?

La commission publique du délit d’insulte est réglementée à l’alinéa 4 de l’article 125 du Code pénal turc. Selon cela, si l’insulte est commise publiquement, la peine est augmentée d’un sixième. Par exemple, la peine d’emprisonnement de trois mois à deux ans prévue pour la forme de base se transformera en une peine d’emprisonnement d’environ trois mois et demi à deux ans et quatre mois en cas de commission publique.

Quelle est la différence en termes de peine entre la menace visant le patrimoine et les autres menaces dans le délit de menace ?

Selon l’alinéa 1 de l’article 106 du Code pénal turc, en cas de menace faisant référence à causer un grand préjudice au patrimoine ou à faire un autre mal, sur plainte de la victime, une peine d’emprisonnement jusqu’à six mois ou une amende judiciaire est prononcée. Dans ce cas, la peine est plus légère par rapport à la forme de base et est soumise à plainte. Alors que pour les menaces visant la vie, l’intégrité physique ou sexuelle, la peine est de six mois à deux ans d’emprisonnement et est poursuivie d’office. Cette distinction montre que les menaces visant le patrimoine sont considérées comme plus légères par rapport aux autres menaces.

Analyse d’un exemple d’arrêt de la Cour de cassation

Dans l’arrêt de l’Assemblée générale pénale de la Cour de cassation du 16.2.2021, dossier n° 2018/46, décision n° 2021/38, la question de savoir comment déterminer la responsabilité pénale en cas d’utilisation conjointe d’expressions contenant menace et insulte a été abordée.

Dans l’affaire faisant l’objet de l’arrêt, l’accusé a prononcé les mots “Je vais te tuer, je vais baiser ta mère et ta femme” en s’adressant au plaignant alors qu’il entrait dans la salle d’audience d’une action publique ouverte contre lui.

Le tribunal de première instance a décidé que l’acte de l’accusé n’était pas juridiquement un acte unique, et a considéré que l’expression “je vais te tuer” constituait le délit de menace, tandis que l’expression “je vais baiser ta mère et ta femme” constituait le délit d’insulte.

La 4e Chambre pénale de la Cour de cassation a décidé d’annuler la décision du tribunal de première instance en déclarant : “(…) Considérant que les mots ‘Je vais te tuer, je vais … baiser’ constituent le délit de menace visant la vie et l’intégrité sexuelle, orienté vers l’avenir, réglementé dans la première phrase de l’article 106/1-1 du Code pénal turc, il a été donné une peine excessive en rendant également un jugement de condamnation pour délit d’insulte contre l’accusé (…)”

L’Assemblée générale pénale de la Cour de cassation a utilisé les expressions suivantes en évaluant la question : “(…) Compte tenu du fait que les mots ‘Je vais baiser ta mère et ta femme !’ ont été prononcés immédiatement après les mots à contenu menaçant ‘Je vais te tuer !’; considérant les comportements manifestés au moment où l’acte a été réalisé, il faut admettre que les mots prononcés par l’accusé, dont il n’y a aucun doute qu’il a agi avec une intention de menace, constituent dans l’intégralité de l’événement le délit de menace visant la vie et l’intégrité sexuelle orienté vers l’avenir.”

Avec cette décision, l’Assemblée générale pénale de la Cour de cassation a admis que dans le cas où des expressions contenant menace et insulte sont utilisées ensemble, elles doivent être évaluées dans l’intégralité de l’événement et que dans ce cas, un seul délit (le délit de menace) est constitué. Cette approche est cohérente avec la vision de “l’unicité de l’acte naturel” en droit pénal et vise à empêcher l’imposition d’une peine disproportionnée à l’auteur.

Cependant, il faut également noter que certains membres de l’Assemblée générale pénale ont exprimé des opinions dissidentes dans la décision. Selon l’opinion dissidente, l’acte de l’accusé ne constitue pas un acte unique au sens juridique, à la fois le délit de menace et le délit d’insulte sont constitués conformément aux dispositions de concours réel et l’accusé devrait être condamné séparément pour chaque délit.

Cette décision constitue une jurisprudence importante sur la détermination de la responsabilité pénale en cas de commission conjointe des délits de menace et d’insulte. Cependant, la nature controversée de la question et l’existence d’opinions dissidentes révèlent également le besoin de réglementation légale dans ce domaine.

 

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