Médiation facultative et obligatoire dans le droit turc
QU’EST-CE QUE LA MÉDIATION ?
La médiation devient de plus en plus populaire comme alternative au procès traditionnel pour résoudre les litiges. Au lieu de déterminer qui a raison ou tort, elle offre une approche plus collaborative, flexible et économique qui privilégie la recherche d’une solution avantageuse pour toutes les parties impliquées. La médiation est particulièrement utile dans les litiges de droit privé découlant des affaires et des transactions, car elle offre une option plus accessible et pratique pour ceux qui cherchent à obtenir justice.
L’un des principaux avantages de la médiation est son coût-efficacité. Le procès traditionnel est coûteux et prend beaucoup de temps en raison de la charge de travail sur le système judiciaire, ce qui le rend moins viable pour de nombreuses personnes et entreprises. En revanche, la médiation est souvent plus rapide et moins chère, rendant la justice plus accessible. La nature collaborative de la médiation permet également aux parties de trouver une solution adaptée à leurs intérêts sans les coûts élevés associés aux procédures judiciaires traditionnelles.
Un autre avantage de la médiation est sa flexibilité. Contrairement au procès traditionnel, qui est soumis à des règles de procédure strictes, la médiation est un processus très flexible. Elle peut être réalisée dans divers environnements, y compris en ligne, ce qui la rend accessible et appropriée pour les parties dans différentes localités. Le processus peut être adapté aux besoins spécifiques des parties, en veillant à ce qu’elles se sentent à l’aise tout au long de la procédure. Le rôle du médiateur dans ce processus est crucial puisqu’il aide les parties à communiquer efficacement et à travailler ensemble vers une solution mutuellement acceptable.
La confidentialité est un autre avantage de la médiation. Le processus est mené dans un cadre entièrement confidentiel, ce qui est vital pour les parties qui souhaitent garder leur litige privé. Contrairement à la justice étatique où les documents judiciaires sont généralement publics, la médiation permet aux parties de garder leurs informations sensibles privées et de protéger leur vie privée. Cela peut être particulièrement important dans les litiges commerciaux où le maintien de la confidentialité peut être crucial pour conserver un avantage concurrentiel.
La médiation peut également contribuer à l’établissement de l’ordre social. Elle promeut une approche gagnant-gagnant où les deux parties travaillent vers une issue mutuellement bénéfique, réduisant ainsi le nombre de litiges qui se transforment en procès. Cette approche peut conduire à une société plus harmonieuse où les conflits sont résolus de manière collaborative plutôt que par des méthodes hostiles.
La médiation convient à une grande variété de litiges de droit privé découlant des affaires et des transactions. Cependant, elle n’est pas applicable aux litiges de droit public ou lorsque les parties ne peuvent pas gérer librement la question en jeu. Lorsque les parties acceptent de médier, les frais de médiation sont déterminés selon le Tarif Minimum de Médiation. Les frais pour les litiges résolus par médiation sont généralement calculés comme un pourcentage du montant litigieux.
PRINCIPES DU PROCESSUS DE MÉDIATION
La médiation est une méthode alternative de résolution des litiges qui implique un tiers médiateur facilitant les négociations entre les parties en conflit. C’est un processus volontaire où les parties ont le contrôle sur l’issue de la résolution du litige. La médiation est un processus flexible et confidentiel et peut être utilisée dans divers types de litiges, y compris commerciaux, d’affaires et de consommation.
Neutralité
L’un des principes fondamentaux de la médiation est la présence d’un médiateur neutre. Le médiateur n’est pas un décideur mais facilite la communication et les négociations entre les parties. Son rôle est d’aider les parties à identifier les problèmes, explorer les options et atteindre une solution mutuellement acceptable. Le médiateur doit être neutre et impartial, c’est-à-dire qu’il ne doit pas favoriser une partie au détriment de l’autre. La neutralité du médiateur aide les parties à construire confiance et foi dans le processus et les encourage à être ouvertes et honnêtes.
Confidentialité
Le principe de confidentialité est un autre pilier fondamental de la médiation. La confidentialité signifie que toutes les informations échangées pendant le processus de médiation sont gardées secrètes et que le médiateur ne peut les divulguer à personne sans l’autorisation des parties. Cela est essentiel pour bâtir la confiance entre les parties et les encourager à discuter ouvertement et honnêtement des sujets litigieux. Cela permet également aux parties d’explorer les solutions potentielles sans crainte de conséquences ou de répercussions.
Volontariat
Le volontariat est un autre principe fondamental de la médiation. Les parties participent au processus de médiation de leur plein gré et peuvent se retirer à tout moment s’ils estiment que le processus ne fonctionne pas pour eux. La nature volontaire de la médiation permet aux parties de prendre possession du processus de résolution des litiges et les encourage à travailler ensemble vers une solution mutuellement acceptable.
Souveraineté des parties
Le principe de la souveraineté des parties est une autre pierre angulaire de la médiation. Ce principe signifie que les parties ont le contrôle sur l’issue du processus de résolution des litiges. Plutôt que d’attendre qu’un juge ou un arbitre leur impose une décision, les parties ont la liberté de négocier et de convenir d’une solution qui répond à leurs besoins et intérêts. Cela encourage les parties à prendre la responsabilité de résoudre leurs litiges et aide à garantir que le résultat est durable et de longue durée.
Principe d’égalité
Le principe d’égalité est un autre principe important de la médiation. L’équité signifie que les parties ont des chances égales de participer au processus de médiation et que le médiateur doit les traiter avec respect et dignité. Le médiateur ne doit pas favoriser une partie par rapport à l’autre et doit s’assurer que les intérêts et les besoins de chaque partie sont pris en compte lors de l’exploration des solutions potentielles.
Informalité
Le principe d’informalité est un principe clé de la médiation. La médiation est un processus informel qui encourage les parties à communiquer ouvertement et honnêtement. Elle permet aux parties d’explorer les solutions potentielles dans un environnement non conflictuel et non hostile. Le fait que les informations et documents présentés par les parties lors de l’activité de médiation ne puissent pas être utilisés comme preuves permet de réduire le stress et l’anxiété liés aux procédures légales officielles et encourage les parties à travailler ensemble vers une solution mutuellement acceptable.
En conclusion, la médiation est une méthode alternative de résolution des litiges qui implique un tiers médiateur facilitant les négociations entre les parties en conflit. Les principes de neutralité, confidentialité, volontariat, souveraineté des parties, égalité et informalité sont essentiels au succès du processus. La médiation est un processus flexible et confidentiel qui permet aux parties de prendre possession du processus de résolution des litiges et de travailler ensemble vers une solution mutuellement acceptable. Les principes de la médiation garantissent que le processus est juste, respectueux et efficace, et encouragent les parties à communiquer ouvertement et honnêtement dans un environnement non conflictuel et non hostile.
QUELS SONT LES LITIGES ADAPTÉS À LA MÉDIATION ?
La médiation est un processus de résolution des conflits qui implique un tiers neutre appelé médiateur, qui aide les parties à communiquer et à négocier pour résoudre leurs différends. La médiation est utilisée dans les litiges de droit privé. Le rôle du médiateur est de faciliter la communication entre les parties, de les aider à comprendre les perspectives des autres et d’atteindre une solution mutuellement acceptable.
En Turquie, les médiateurs doivent être enregistrés auprès du Ministère et avoir reçu une formation de base en médiation des institutions compétentes. Les litiges de droit privé qui ne concernent pas l’ordre public et qui peuvent être résolus par un accord amiable sont appropriés pour la médiation. La médiation est un moyen de résoudre les litiges sans nécessiter un procès et peut économiser du temps et de l’argent pour les parties concernées. Cependant, tous les litiges ne sont pas adaptés à la médiation.
Les demandes de dommages-intérêts, la gestion des biens pendant le mariage, le partage des biens à la fin du mariage, les indemnités et les pensions alimentaires en cas de divorce peuvent également être résolus par la médiation. Cependant, la médiation n’est pas pratiquée pour les questions telles que l’annulation du mariage, le déni de filiation, la paternité, le divorce.
Selon la loi turque sur la médiation dans les litiges juridiques et la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention de la violence contre les femmes et la violence domestique, les litiges impliquant la violence domestique ne sont pas appropriés pour la médiation. De plus, la Convention interdit les procédures de résolution des conflits alternatives obligatoires, y compris la médiation et la conciliation, en ce qui concerne tout acte de violence.
Selon le droit turc, les litiges concernant la protection des consommateurs et les conflits de propriété peuvent être résolus par la médiation. De même, les litiges découlant de délits civils et d’enrichissement sans cause, ainsi que les litiges de droit privé concernant la restitution des gains, peuvent être soumis à la médiation. Les actions en constatation négative et en dommages-intérêts, les actions en libération de dette, les actions en annulation d’objection, les actions sur créances faisant l’objet d’une saisie conservatoire sont des litiges appropriés pour la médiation. Si une copropriété est dissoute, la médiation peut être bénéfique dans un litige commun. De même, puisque les parties sont libres de décider des conditions de location sans nécessiter l’approbation de tiers, les litiges locatifs peuvent également faire l’objet de médiation.
Les litiges de propriété intellectuelle concernent généralement les brevets, marques, droits d’auteur, dessins industriels, violations des droits intellectuels et industriels ou l’utilisation de ces droits par le biais de licences. En Turquie, l’enregistrement des droits de propriété intellectuelle est effectué par l’Office turc des marques et des brevets, et le processus concerne de près l’ordre public. Par conséquent, les litiges qui sont l’objet d’une action en annulation ne sont pas appropriés pour la médiation et l’exécution. Cependant, dans certains litiges liés aux droits de propriété intellectuelle, lorsque l’une des parties est impliquée dans une entreprise commerciale, s’adresser à un médiateur est réglementé comme une condition préalable à une action en justice. L’adéquation générale d’un litige à la médiation dépend de si les parties sont des commerçants et si le litige découle de la législation sur la propriété intellectuelle.
Le critère fondamental pour déterminer si un litige est adapté à la médiation est si les parties peuvent résoudre librement le litige.
MÉDIATION FACULTATIVE
Les parties à un litige peuvent convenir de recourir à la médiation avant ou pendant le procès, et le tribunal peut les encourager dans ce sens. Si l’une des parties ne répond pas positivement à la proposition de médiation dans les 30 jours, la proposition est considérée comme rejetée. Le médiateur prend en compte la nature du litige et les souhaits des parties lorsqu’il mène l’activité de médiation. Seules les actions qui peuvent être réalisées par un juge ne peuvent pas être effectuées par un médiateur. Si les parties demandent conjointement la médiation après l’ouverture du procès, le procès peut être reporté jusqu’à trois mois.
Les parties peuvent participer aux négociations de médiation elles-mêmes ou par l’intermédiaire de leurs représentants légaux ou avocats, et des experts peuvent également être présents. Si les parties ne trouvent pas de solution, le médiateur peut en proposer une. Les actions et décisions prises par les membres de la commission dans le cadre de l’activité de médiation ne peuvent donner lieu à des actions en dommages-intérêts que contre l’État.
Le processus de médiation commence à partir de la date à laquelle les parties sont invitées à la première réunion et le temps écoulé du début à la fin du processus de médiation n’est pas pris en compte dans le calcul des délais de prescription et des périodes de prescription. L’activité de médiation prend fin lorsque les parties parviennent à un accord, lorsque le médiateur décide qu’aucun effort supplémentaire n’est nécessaire, lorsqu’une partie se retire ou lorsque les parties acceptent de mettre fin à l’activité de médiation.
Que les parties aient ou non convenu à la fin de l’activité de médiation ou comment l’activité de médiation s’est terminée est documenté dans un procès-verbal. Le médiateur est tenu de conserver les notifications qui lui sont faites, les documents qu’il détient et les rapports qu’il rédige pendant cinq ans. La portée de l’accord atteint à la fin de l’activité de médiation est déterminée par les parties, et si un document d’accord est établi, il a la force exécutoire d’un titre exécutoire.
MÉDIATION COMME CONDITION PRÉALABLE À UNE ACTION EN JUSTICE
Lorsque la loi le prévoit comme condition préalable à une action en justice, des dispositions spécifiques sont également réglementées pour le processus de médiation. Selon ces réglementations, si le demandeur n’ajoute pas le rapport final indiquant qu’un accord n’a pas été atteint à la fin de l’activité de médiation, ou une copie certifiée par le médiateur, le tribunal rejettera la demande conformément au droit procédural. Les médiateurs sont sélectionnés à partir d’une liste fournie aux commissions de justice de première instance par le Bureau et sont notifiés aux bureaux de médiation de leurs lieux d’affectation. Le médiateur a trois semaines pour conclure la demande, et ce délai peut être prolongé d’une semaine en cas de nécessité. Sauf accord contraire, les parties doivent payer les frais de médiation à parts égales, et les frais ne peuvent être inférieurs à deux heures de tarif. Si les parties ne peuvent être atteintes, si une réunion ne peut être tenue ou si les parties ne parviennent pas à un accord, les frais sont payés par le budget du Ministère de la Justice. Si les négociations durent moins de deux heures et que les parties ne parviennent pas à un accord, le tarif de deux heures est payé par le budget du Ministère de la Justice, et toute partie excédant deux heures est couverte à parts égales par les parties.
Médiation comme condition préalable aux litiges de consommation
Les consommateurs doivent avoir recours à la médiation avant de porter leurs litiges devant les tribunaux de consommation. La médiation est désormais une condition préalable à une action en justice. Cependant, cette règle a certaines exceptions. Dans les litiges relevant de la compétence des comités d’arbitrage des consommateurs, les appels contre les décisions des comités d’arbitrage des consommateurs, les organisations de consommateurs, les institutions publiques pertinentes et le Ministère ; pour les pratiques commerciales déloyales et les publicités commerciales, en dehors des dispositions concernant généralement les consommateurs et susceptibles de créer un risque de violation de la loi, les mesures conservatoires visant à prévenir ou à arrêter cette violation ou à identifier, prévenir ou arrêter une violation de la loi peuvent être prises par les tribunaux de consommation, et les actions intentées par le Ministère, les consommateurs ou les organisations de consommateurs pour identifier un défaut dans une série de produits mis en vente, arrêter la production ou la vente, éliminer le défaut et retirer les produits des détenteurs à des fins de vente ne sont pas soumises aux dispositions relatives à la médiation comme condition préalable.
La médiation est utilisée comme un outil pour encourager la résolution des litiges de consommation sans recourir aux tribunaux. Si les parties parviennent à un accord par la médiation, elles économiseront du temps, de l’argent et des efforts par rapport au processus judiciaire officiel. Cependant, si la médiation échoue, les parties peuvent toujours poursuivre leurs revendications devant les tribunaux.
Médiation comme condition préalable aux litiges commerciaux
Dans les affaires commerciales, où l’objet est une demande de paiement d’une certaine somme d’argent, il est nécessaire que la médiation ait été demandée avant l’introduction de l’action. Le médiateur doit conclure la demande dans un délai de six semaines à partir de la date à laquelle il est assigné, et ce délai peut être prolongé de deux semaines au maximum en cas de nécessité.
L’une des raisons pour lesquelles la médiation est importante dans les litiges commerciaux est qu’elle donne plus de contrôle aux parties sur l’issue du litige. En revanche, dans la médiation, les parties peuvent travailler ensemble pour trouver une solution qui répond à leurs besoins et intérêts spécifiques.
La médiation est particulièrement importante dans les litiges commerciaux car elle aide à préserver les relations commerciales. Dans la plupart des cas, les parties en litige ont des relations commerciales en cours, et les procédures judiciaires peuvent causer des dommages irréparables.
Médiation comme condition préalable aux litiges découlant du droit du travail
Dans les cas de réclamations ou de demandes d’indemnisation basées sur un contrat de travail individuel ou collectif, ainsi que les demandes de réintégration au travail, la médiation doit avoir été demandée avant de porter l’affaire en justice. Les employeurs et les employés peuvent être en litige concernant le paiement des vacances annuelles, des heures supplémentaires, des salaires, des indemnités de préavis et de licenciement, ainsi que des demandes de réintégration au travail, et ces litiges de droit du travail doivent être résolus par la médiation obligatoire. Il est impératif que les parties tentent de résoudre leurs problèmes juridiques par la médiation avant d’intenter une action en justice, et le non-respect de cette exigence entraînera le rejet de l’action par le tribunal du travail pour absence de condition de procédure.
Les litiges du travail sont résolus de manière plus efficace et productive grâce à l’application de la médiation obligatoire, ce qui permet de réduire la charge des procédures judiciaires prolongées. Avec l’aide d’un médiateur, les parties peuvent travailler ensemble pour trouver une solution mutuellement acceptable sans les coûts et le temps associés à un procès.
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