Qu’est-ce qu’une décision d’absence dans le droit turc ? Comment est-elle obtenue ?
QU’EST-CE QU’UNE DÉCISION D’ABSENCE ?
Une décision d’absence est la fin de la personnalité juridique d’une personne disparue en situation de danger de mort ou dont on est sans nouvelles depuis longtemps et qui est très probablement décédée, par une décision de justice. En règle générale, une décision de décès ne peut être prise à l’égard d’une personne que si son corps sans vie est retrouvé. Cependant, il existe certains cas où non seulement le corps sans vie de la personne n’est pas retrouvé, mais il n’existe également aucun signe qu’elle soit encore en vie. C’est pourquoi le dispositif de disparition est réglementé dans le Code civil turc. La décision de disparition est réglementée par l’article 32 du Code civil turc. Selon cet article, “Si une forte probabilité de mort est présente pour une personne disparue en danger de mort ou dont on est sans nouvelles depuis longtemps, la cour peut décider de la disparition de cette personne à la demande de ceux dont les droits sont liés à cette mort.”
Les conditions pour obtenir une décision d’absence sont également réglementées à l’article 32 du Code civil turc. Selon cela, pour obtenir une décision d’absence :
– La personne concernée doit avoir disparu en danger de mort ou on doit être sans nouvelles d’elle depuis longtemps, et il doit y avoir une forte probabilité de sa mort.
Les périodes d’attente légales doivent être écoulées.
Une demande doit être faite par ceux dont les droits sont liés à cette mort.
PERSONNES POUVANT DEMANDER UNE DÉCISION D’ABSENCE
Les personnes autorisées à intenter une action en déclaration d’absence selon le Code civil turc sont “ceux dont les droits sont liés à cette mort”. Ces personnes comprennent :
L’époux de la personne pour laquelle une décision d’absence est demandée
Les héritiers légaux ou désignés de la personne pour laquelle une décision d’absence est demandée
Les bénéficiaires d’un testament spécifique de biens
La personne ayant établi des droits réels limités tels que l’usufruit ou le droit d’habitation en faveur du disparu,
L’exécuteur testamentaire.
De plus, selon l’article 588 du Code civil turc, le Trésor peut demander une décision d’absence dans certaines conditions. L’article stipule : “Si les biens d’une personne dont on ignore si elle est vivante ou non sont gérés officiellement pendant dix ans ou si les biens d’une personne gérée ainsi atteignent l’âge de cent ans, le Trésor peut demander une décision d’absence pour cette personne.”
DÉLAIS LÉGAUX D’ATTENTE EN CAS D’ABSENCE
Les délais d’attente varient selon l’événement qui a conduit à considérer la personne comme disparue. Ainsi :
En cas de disparition en situation de danger de mort, au moins 1 an doit s’écouler depuis le danger de mort,
En cas de non-nouvelles sur une longue période, au moins 5 ans doivent s’écouler depuis la dernière fois que des nouvelles ont été reçues.
Le tribunal appelle les personnes ayant des informations sur la personne dont l’absence sera déclarée à fournir des informations dans un certain délai par une annonce faite selon la procédure. Ce délai commence à courir à partir du jour de la première annonce et doit être d’au moins six mois.
COMMENT DEMANDER UNE DÉCISION D’ABSENCE ?
La demande de décision d’absence doit être faite par voie judiciaire et une demande doit être déposée auprès du tribunal. Ceux dont les droits sont liés à cette mort doivent prêter attention aux délais d’attente légaux et peuvent intenter une action en déclaration d’absence.
TRIBUNAL COMPÉTENT ET AUTORISÉ POUR UNE DÉCISION D’ABSENCE
Une décision d’absence est une affaire de justice non contentieuse. Dans les affaires de justice non contentieuse, si aucune disposition spéciale n’est prévue, le tribunal compétent est le tribunal de première instance civile. Le tribunal compétent pour rendre une décision d’absence est également le tribunal de première instance civile. Le tribunal autorisé à rendre une décision d’absence est réglementé dans le deuxième paragraphe de l’article 32 du Code civil turc. Selon cet article, “Le tribunal compétent est celui du dernier lieu de résidence de la personne en Turquie; si la personne n’a jamais résidé en Turquie, alors c’est le tribunal du lieu enregistré dans le registre de la population; s’il n’y a pas d’enregistrement, alors c’est le tribunal du lieu enregistré de la mère ou du père.”
Ces réglementations indiquent que le tribunal devant entendre l’affaire d’absence est le tribunal de première instance civile du dernier lieu de résidence de la personne en Turquie.
PROCÉDURES À SUIVRE DANS LES REGISTRES APRÈS UNE DÉCISION D’ABSENCE
Les modifications à apporter aux registres suite à une décision d’absence sont réglementées dans le Code civil turc comme suit : “La décision d’absence, une fois communiquée par le juge, est inscrite au registre des décès.” Selon cette disposition, l’inscription de la personne au registre des décès nécessite une décision du juge.
FIN DE LA DÉCISION D’ABSENCE
Deux situations peuvent mettre fin à une décision d’absence. La première est l’apparition de la personne, la seconde est la confirmation de sa mort. Si la personne réapparaît avant l’expiration du délai d’annonce ou si sa mort est confirmée, la demande d’absence est rejetée.
CONSÉQUENCES D’UNE DÉCISION D’ABSENCE
Les conséquences d’une décision d’absence sont réglementées dans l’article 35 du Code civil turc. Selon cet article, “Si l’annonce ne donne aucun résultat, le tribunal déclare l’absence et les droits liés à la mort sont utilisés comme si la mort du disparu était prouvée. La décision d’absence prend effet à partir de la date de réalisation du danger de mort ou de la dernière réception de nouvelles.” Selon la loi, une personne à l’égard de laquelle une décision d’absence a été rendue est considérée comme légalement décédée. Le même article réglemente également le moment où la décision d’absence prend effet. Selon cela, la décision d’absence prend effet non pas à partir de la date à laquelle elle a été rendue, mais à partir de la date de la dernière réception de nouvelles ou de l’événement comportant un danger de mort.
La décision d’absence entraîne plusieurs conséquences importantes. L’une d’elles est la question de la continuation du mariage si la personne à l’égard de laquelle une décision d’absence a été rendue est mariée. L’article 131 du Code civil turc réglemente cette question : “L’époux de la personne à l’égard de laquelle une décision d’absence a été rendue ne peut se remarier tant qu’une décision de dissolution du mariage n’a pas été rendue par le tribunal.” Comme le stipule l’article, une décision d’absence ne met pas fin au mariage de manière automatique. L’époux de la personne à l’égard de laquelle une décision d’absence a été rendue doit demander la dissolution du mariage à un tribunal compétent. Si un second mariage est contracté sans qu’une décision de dissolution ait été obtenue, ce second mariage est entaché d’une nullité absolue. Cette nullité résulte de l’interdiction de la polygamie dans le droit turc. L’époux du disparu peut soulever la question de la dissolution du mariage dans l’action en déclaration d’absence ou peut la demander dans une action séparée. La décision d’absence entraîne également des conséquences importantes dans le domaine du droit des successions. Étant donné qu’une personne à l’égard de laquelle une décision d’absence a été rendue est traitée comme une personne légalement décédée, son héritage passe à ses héritiers. Selon les articles 586 et 427 du Code civil turc, si une personne est en danger mais n’a pas encore fait l’objet d’une décision d’absence, ses biens sont gérés par un administrateur jusqu’à ce qu’une décision d’absence soit rendue, et si un héritage est laissé à cette personne par d’autres, cette part de l’héritage est gérée par le tribunal. Une fois une décision d’absence rendue, les biens de la personne à l’égard de laquelle une décision d’absence a été rendue passent à ses héritiers sous caution. Notre Code civil, à l’article 584, explique clairement pourquoi cette caution est nécessaire. Selon cet article, les héritiers doivent fournir une caution pour garantir qu’ils restitueront ces biens à d’éventuels ayants droit supérieurs ou au disparu lui-même. Le même article prévoit également les durées de cette caution. Ainsi, la caution est de 5 ans en cas de disparition en situation de danger de mort, de 15 ans en cas de non-nouvelles sur une longue période, et dans tous les cas, elle s’étend jusqu’à ce que le disparu atteigne l’âge de cent ans. Les événements considérés comme point de départ pour le calcul de ces délais sont la livraison des biens de la succession en cas de disparition en situation de danger de mort et la date de la dernière réception de nouvelles en cas de non-nouvelles sur une longue période. Une fois ces délais écoulés ou si le disparu atteint l’âge de cent ans, la succession devient définitivement la propriété des héritiers. Cependant, même dans ce cas, si le disparu revient ou si des ayants droit supérieurs apparaissent, les héritiers doivent restituer la succession en toutes circonstances.
EXEMPLES DE DÉCISIONS DE LA COUR DE CASSATION SUR LES DÉCISIONS D’ABSENCE
“…Dans l’affaire en question, bien que le tribunal ait décidé de l’absence des copropriétaires du terrain numéro 836 îlot 10 parcelle …, …, …, et …, il n’a pas été minutieusement vérifié dans les registres de la population si ces personnes étaient mortes ou vivantes, ni la date à laquelle on a eu des nouvelles de ces personnes pour la dernière fois n’a été déterminée. Par conséquent, alors qu’il aurait fallu obtenir les registres de la population de …, …, …, et … et déterminer clairement leur identité, s’ils étaient morts ou vivants, et établir la date de la dernière nouvelle reçue pour montrer cette date clairement dans la décision, la décision écrite acceptant la demande a été rendue sur la base d’une enquête incomplète et d’une recherche insuffisante, ce qui n’est pas considéré comme correct…” 18ème Chambre Civile, 2015/10885 E. , 2016/6792 K.
“…La décision d’incompétence a été rendue au motif que l’adresse la plus récente enregistrée dans le système d’enregistrement des adresses de la personne dont l’absence était demandée était … Şahinbey/Gaziantep. Compte tenu de l’information fournie par le commandement de la gendarmerie du district de Gevaş indiquant que le dernier lieu de résidence de la personne dont l’absence était demandée était … Yüreğir/Adana, une décision d’incompétence a également été rendue. Le litige concerne la demande de décision d’absence conformément à l’article 32 du Code civil turc (Loi n° 4721). La base juridique pour résoudre les conflits de compétence et de juridiction entre les tribunaux de première instance et les tribunaux régionaux relevant de différents circuits judiciaires régionaux est fournie par les articles 21 et 22 de la Loi n° 6100 sur les Procédures Judiciaires Civiles (Loi n° 6100) et l’article 36, paragraphe 3, de la Loi n° 5235 sur l’Organisation, les Compétences et les Pouvoirs des Tribunaux Judiciaires de Première Instance et des Tribunaux Régionaux (Loi n° 5235). L’article 32 du Code civil turc intitulé “Décision d’absence” stipule : “Si une forte probabilité de mort est présente pour une personne disparue en danger de mort ou dont on est sans nouvelles depuis longtemps, la cour peut décider de la disparition de cette personne à la demande de ceux dont les droits sont liés à cette mort. Le tribunal compétent est celui du dernier lieu de résidence de la personne en Turquie; si la personne n’a jamais résidé en Turquie, alors c’est le tribunal du lieu enregistré dans le registre de la population; s’il n’y a pas d’enregistrement, alors c’est le tribunal du lieu enregistré de la mère ou du père.” L’article 19 du Code civil turc intitulé “Lieu de résidence” stipule au premier paragraphe : “Le lieu de résidence est le lieu où une personne a l’intention de résider de manière permanente.”
“D’après le dossier, il apparaît que l’adresse la plus récente de la personne dont l’absence était demandée, avant sa disparition en 2012, était dans la province d’Adana, district de Yüreğir. Dans ce cas, le litige doit être entendu et résolu par le 4ème Tribunal de Première Instance Civile d’Adana. Pour les raisons exposées ; conformément aux articles 21 et 22 de la Loi n° 6100 et au paragraphe 3 de l’article 36 de la Loi n° 5235, il a été décidé de manière définitive et à l’unanimité le 20.03.2023 que le LIEU JUDICIAIRE SERA DÉTERMINÉ COMME le 4ème Tribunal de Première Instance Civile d’Adana.” 5ème Chambre Civile , 2023/640 E. , 2023/2685 K
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