Un frère ou une sœur peut-il être nommé tuteur en droit turc ?
Nomination d’un frère ou d’une sœur comme tuteur
La tutelle est une institution juridique qui nécessite la nomination par le pouvoir judiciaire d’un représentant, en d’autres termes, un tuteur, pour gérer les biens et les droits personnels d’un individu afin de protéger les personnes et leurs droits dans certaines situations. La nomination d’un tuteur est un processus qui entre en jeu notamment lorsqu’une personne perd ou diminue significativement sa capacité de discernement. Dans ce processus, la nomination d’un membre de la famille comme tuteur est une occurrence courante. Dans ce contexte, la nomination d’un frère ou d’une sœur comme tuteur est également possible et assez fréquente.
Conditions pour nommer un frère ou une sœur comme tuteur
Selon le Code civil turc, dans la nomination d’un tuteur, il est essentiel de choisir principalement parmi les proches parents de la personne, en particulier le conjoint ou les parents au premier degré. Les frères et sœurs font partie de ceux qui peuvent être nommés tuteurs dans ce contexte. Cependant, certaines conditions doivent être remplies pour qu’un frère ou une sœur soit nommé(e) tuteur :
- Exigence de majorité : Pour qu’un frère ou une sœur soit nommé(e) tuteur, il/elle doit être majeur(e), c’est-à-dire avoir atteint l’âge de 18 ans.
- Absence d’obstacles à la tutelle : Le frère ou la sœur ne doit pas avoir de conditions qui l’empêcheraient de remplir la fonction de tuteur. Par exemple, ceux qui mènent une vie réprouvée, ceux qui sont interdits de fonction publique, ou ceux qui ont un conflit d’intérêts avec la personne à placer sous tutelle ne peuvent pas devenir tuteurs.
- Compétence et capacité : Le frère ou la sœur doit être suffisamment compétent(e) et capable pour gérer les biens de la personne à placer sous tutelle et assurer sa protection et ses soins.
Le processus de nomination du tuteur
Pour nommer un frère ou une sœur comme tuteur en Turquie, une demande doit généralement être faite auprès du Tribunal civil de paix. Dans ce processus, le tribunal évalue si la situation nécessitant une tutelle existe et peut demander des documents tels qu’un rapport officiel du conseil de santé. Le tribunal décide s’il est approprié de nommer le frère ou la sœur comme tuteur, en tenant compte des meilleurs intérêts de la personne à placer sous tutelle.
Conséquences de la nomination d’un tuteur
Le frère ou la sœur nommé(e) tuteur est obligé(e) de représenter la personne sous tutelle dans toutes les transactions juridiques. Dans ce contexte, des responsabilités importantes telles que la gestion des biens immobiliers et la protection des droits personnels incombent également au tuteur. Le tuteur est tenu de rendre des comptes à l’autorité de tutelle dans l’exercice de ses fonctions et ne peut effectuer certaines transactions juridiques sans l’autorisation de cette autorité.
Nomination d’un frère ou d’une sœur comme tuteur et exemples de décisions de la Cour suprême
Dans le processus de nomination des frères et sœurs comme tuteurs, les décisions de la Cour suprême en Turquie sont orientantes et révèlent comment divers critères juridiques doivent être appliqués.
4ème Chambre civile de la Cour suprême, Base 2011/420, Décision 2012/3434 (05.03.2012)
Dans cette décision, la Cour suprême a constaté que dans une affaire où le frère ou la sœur du défendeur avait été nommé(e) tuteur, un conflit d’intérêts avait été détecté entre le défendeur et son tuteur. Le tribunal a décidé qu’il n’était pas approprié que le frère ou la sœur nommé(e) tuteur poursuive l’affaire en raison du conflit d’intérêts et qu’un autre mandataire devait être nommé. Par conséquent, une décision a été prise pour changer le tuteur dans l’affaire.
8ème Chambre civile de la Cour suprême, Base 2017/8075, Décision 2018/566 (16.01.2018)
Dans cette décision, la demande d’autorisation de signer un contrat au nom de la personne restreinte a été évaluée. Le frère ou la sœur nommé(e) tuteur a demandé l’autorisation de renoncer au droit d’héritage de la personne restreinte en sa propre faveur, mais le tribunal a rejeté cette demande. La Cour suprême a souligné le pouvoir de l’autorité de tutelle d’inspecter de telles demandes et a décidé de renvoyer le dossier au tribunal.
6ème Chambre civile de la Cour suprême, Base 2012/17505, Décision 2013/9882 (05.06.2013)
Dans cette décision, la situation de nommer un frère ou une sœur comme tuteur a été évaluée. La personne restreinte S.Ç. a été placée sous la tutelle de son frère ou sa sœur H.A.Ç. en raison d’une maladie mentale. Le tribunal a souligné que le tuteur devait représenter la personne restreinte et qu’il était obligatoire d’informer le tuteur lors des transactions juridiques. Il a été déclaré que la décision prise sans en informer le tuteur était contraire à la loi.
2ème Chambre civile de la Cour suprême, Base 2015/14565, Décision 2016/5846 (24.03.2016)
La Cour suprême a abordé la nomination du frère ou de la sœur du demandeur H. comme tuteur en raison de la condamnation du demandeur. Le tribunal a souligné qu’une autorisation de l’autorité de tutelle était nécessaire pour intenter une action en justice parce que le demandeur était sous tutelle. Il a été décidé qu’intenter une action en justice sans obtenir cette autorisation était contraire à la procédure.
Pour plus d’aide ou de consultation sur ce sujet, vous pouvez nous contacter.